Bombardier : le paradoxe des résultats

Publié le 02/04/2009 à 00:00

Bombardier : le paradoxe des résultats

Publié le 02/04/2009 à 00:00

La journée de Bombardier

Au vu des états financiers, tout va bien.

Bombardier a réalisé pour la première fois de son histoire un bénéfice de plus d’un milliard de dollars, soit 56 cents par action, alors que le bénéfice n’atteignait que 317 millions de dollars lors de l’exercice précédent.

Sa trésorerie est solide et a atteint 3,5 milliards de dollars. Au niveau des opérations, les objectifs de marges opérationnelles, soit 8% dans l’Aéronautique et 6% dans la division Transport, ont été dépassés chez Bombardier Aéronautique, et la division transport s’en rapproche.

Quant au carnet de commandes, il recule légèrement mais reste à un niveau solide de 48,2 milliards de dollars. Et Bombardier est parvenu à négocier une ligne de crédit de 3,75 milliards d’euros.

Au niveau des projets, le C-Series qui semblait lent au démarrage semble trouver sa place et Bombardier a signé des ententes fermes avec Lufthansa et Lease Corporation International.

Ce tableau aurait été idyllique s’il n’était posé dans un décor de récession. «Nous traversons une période de turbulences et que notre contexte d’affaires évolue rapidement», déclare Pierre Beaudoin, président et chef de la direction de Bombardier.

Première victime de la crise : le secteur des avions d’affaires où Bombardier s’attend à ce que les livraisons chutent de 25%. Le secteur des avions commerciaux résiste mieux et les livraisons seront en hausse de 10%.

«Un tel contexte nécessite une exécution prudente, des priorités claires et des actions déterminantes», précise M. Beaudoin.

Bombardier se prépare à réduire les cadences de production. Le constructeur a sabré 4360 emplois dans le monde depuis février 2009. Le site de Montréal est le plus touché avec 1700 emplois de moins, suivi de celui de Belfast en Irlande qui perd 1275 emplois. Aux Etats-Unis, Bombardier coupe 820 emplois alors que le site de Toronto perd 475 postes.

L'objectif est de gérer les dépenses "comme si elles étaient toutes variables", car la visibilité reste faible tant pour la division aéronautique que pour celle des transports. Les clients font face à leurs propres difficultés et les commandes sont parfois annulées parfois reportées.

La tendance s'est accéléree au cours du dernier trimestre. Plusieurs commandes ont été annulées et Bombardier a accusé une hausse de ses inventaires de produits, finis et de produits en cours. Ce qui a entrainé une érosion de ses liquidités.

Les réductions d'effectifs annoncées à ce jour ont pour but de ramener la capacité de production au niveau nécessaire pour honorer les commandes déjà prises. Mais au delà, la visibilité demeure très opaque et la direction de Bombardier n'exclut pas la possibilité de recourir à de nouvelles actions pour réajuster la production en cas de besoin.

Bombardier prévient que le premier semestre de l'exercice 2009 verra une prolongation de l'érosion de ses liquidités, alors que les flux positifs devraient revenir dans la deuxième partie de l'année.


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